Philippines

Bohol, l’île de tous les dangers…

24 Nov , 2015  

Auteur : Laurent /

En ce vendredi 7 août au matin, nous prenons des nouvelles de notre ami allemand, Volker qui doit nous rejoindre aujourd’hui. Le temps étant très mauvais en mer son bateau est retardé. Nous passons la journée à nous balader en scooter et sur le reste de la plage que nous n’avions pas vue. La plage est en fait plus longue que l’on pensait mais en grande partie face à un grand hôtel moderne et énorme, qui possède une piscine à quelques pas du sable. Mais les algues en grande quantité, ternissent un peu son image, comme les détritus ternissent la première partie de la plage. Heureusement les cocotiers préservent quand même un peu le côté « paradisiaque ».

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Volker arrive enfin et nous rejoint à la guest house vers 16h30. Il nous confie que la traversée en ferry fût plus longue que prévue et compliquée, enfin, pour une grande quantité de passagers, qui vomissaient partout tellement la mer était démontée…
En bon allemand qu’il est il lui faudra quand même trois où quatre bières pour s’en remettre. Nous restons à la guest house ce soir pour qu’il nous raconte un peu son périple depuis la dernière fois que l’on s’est vu à Tokyo. Nous commandons des pizzas pour Alex et Volker et un currywutz pour moi, (Le proprio des lieux, Peter est allemand lui aussi, d’où le currywurtz !) et nous finissons la soirée à nous raconter nos aventures…

Samedi matin nous emmenons Volker petit déjeuner sur la plage, à 11h00, après quelques conseils de conduite pour son scooter, car pour lui c’est la première fois. Et nous voilà tout trois à avaler des breakfast pour 89 pesos chacun. (1,80 €)
Nous lui faisons découvrir la plage, et à notre retour nous tombons sur Ricky, un philippin qui nous accoste et nous propose des excursions en mer, notamment une, pour nager avec des requins…mais seulement des requins baleines inoffensifs pour l’homme… Nous réfléchirons.

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Nous faisons un tour en scooter pour découvrir un peu les environs et nous nous arrêtons sur un circuit de motos, dont seuls les locaux semblent connaitre l’existence, où se dispute une compétition de « mobylettes » surgonflées. Les pilotes prennent tous les risques avec des engins à la sécurité douteuse. Nous découvrons quelques kilomètres plus loin au détour d’un chemin boueux, une magnifique plage à l’abri des regards et des touristes, avec de jolis sièges et parasols en bambous fait maison, qui nous tendent les bras, ainsi qu’une bouteille de bière bien fraiche d’un litre qui nous appelle au comptoir d’une petite pension voisine. Sa petite sœur (la bière) viendra se joindre à nous quelques minutes plus tard. Faut dire que nous sommes avec un allemand…

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Après avoir refait le monde face à cette plage idyllique à l’ombre des cocotiers, nous reprenons la route direction Alona beach. Nous redescendons vers la plage retrouver Ricky pour booker la plongée avec les requins, pour lundi matin.
Nous dinons tous les trois dans un resto sur la petite route de la plage. Un combo brochettes de porc, riz garlic (aïl) et bière pour 200 pesos chacun. (4 euros)

Nous finissons la soirée autour d’une table à la Guest house avec Volker qui a dégoté des bières dans un mini shop voisin. Il est fort !

Dimanche matin, levé 6h45. Nous avons décidé d’aller visiter dans la journée, le sanctuaire des Tarsiers, petit animal nocturne entre la chauve souris, le singe, l’écureuil, le gremlins, E.T.,… enfin un petit truc petit bizarre avec de gros yeux qui fait vingt centimètres de haut, cent grammes, et qui se suicide en retenant sa respiration si il a peur.

Ensuite ce sera direction les Chocolate hills, sortes de bouchons de lave recouverts de verdure en plein milieu des rizières, qui se colorent en marron à l’automne, ce qui donne de grosse boules géantes marrons posées au milieu de la végétation, d’où « les collines de chocolat » !

Nous avons près de 150 kms à faire dans la journée à scooter, d’où le réveil matinal. Nous avons changé de scooter pour un plus neuf, (normalement avec supplément) mais comme on reste plusieurs jours à la G.H. la patronne nous en fait cadeau.

C’est parti sur les routes, le trajet est étudié et la carte en poche. Je passe devant et Volker me suit. Je roule tranquillement à 50 km/h et je le guette dans mon rétro. A peine 5 kms parcourus, je jette un oeil au rétroviseur… et là rien, je ralenti, peut être ai-je été trop vite ? Mince, il n’apparait pas, ça sent mauvais. Je fais demi tour, fais cinq cent mètres et là après le virage je le vois se relever, il s’est vautré ! Des philippins sortent de chez eux pour lui porter secours. Il a glissé sur du sable dans le virage et s’est étalé sur le côté. Il est râpé sur le côté du tibia, le pied, le coude, le ventre et les mains, mais rien de cassé. Il est un peu sous le choc et le scooter aussi. Un philippin lui propose de le reconduire avec le scooter à la G.H. mais Volker préfère rentrer par lui même. Après quelques minutes, nous repartons et je passe devant en roulant au pas.
Nous arrivons et nous lui passons du désinfectant et des compresses pour qu’il se nettoie. Les plaies sont un peu partout et il hurle des « Fuck ! » à tout va. Nous lui proposons de rester avec lui, mais il nous dit de partir sans lui et faire tout de même l’excursion.

1h45 de route plus tard à travers l’île de Bohol, nous faisons un arrêt au sanctuaire des tarsiers, et nous découvrons ces petites bestioles adorables, cachées sous des feuilles dans la forêt tropicale, qui dorment la journée, et ouvrent un peu les yeux aux bruits des appareils photos. Petites bêtes mignonnes et fragiles, à l’avenir très incertain… Nous ne verrons que cinq spécimens, puis nous reprenons la route direction les Chocolate Hills.

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Nous longeons les rizières, cheveux au vent, (ah bah non, on a des casques !) et commençons déjà à distinguer ces étranges formations au milieu des champs inondés, saison humide oblige.
Nous parvenons en haut d’une colline après avoir payé le droit d’entrée qui nous donne accès à un point de vue, d’où l’on distingue effectivement toutes ces boules géantes disséminées ça et là à perte de vue, dans les champs et la jungle dont la couleur brune a commencée à tourner au vert vu la saison. Il y a pas mal de touristes et nous devons faire un peu la queue pour prendre des images.

Nous redescendons et reprenons le scooter pour arpenter les chemins alentours, histoire de trouver une tyrolienne vue au loin, que nous ne trouverons jamais… mais la balade au pied des Chocolate hills est des plus agréables au milieu de cette végétation luxuriante.

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Nous décidons de rentrer et sur le trajet nous dégotons, encore au détour d’un chemin boueux, de nouveau une jolie plage déserte, avec de nouveau, des tables et abris en bambous. Je gare le scooter et non loin de là un vieux bonhomme près d’une vieille cabane/boutique s’égosille devant une machine télé/karaoké à chanter tous pleins d’airs connu avec plus où moins de réussite. Je m’approche, il arrête sa machine et je lui demande s’il vend de la bière. Il me sort un litre de bière d’un frigo plus vieux que lui, avec deux verres aussi usés que lui. Mais tout ça avec un sourire ! Je rejoins Alex dans notre havre de paix minute et nous sirotons notre breuvage tranquillement devant la mer. Nous retournons payer notre chanteur de karaoké qui s’interrompt à peine et se laisse prendre en photo avec un petit sourire. Son moment de gloire !

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Arrêt dans un resto burger ultra sécurisé sur le trajet, rien d’autre pour manger dans les environs !

Nous rentrons à la guest house en faisant un passage à Tagbilaran, capitale de Bohol, pour retirer de l’argent, car les deux malheureux distributeurs d’Alona beach sont toujours vides.

Une fois rentré nous buvons un coup avec Volker qui nous indique qu’il ne viendra pas avec nous demain pour le snorkelling avec les requins, à cause de ses plaies un peu partout, et Laura une allemande qui est en stage dans la guest house prendra sa place. Comme il ne souhaite pas bouger ce soir, nous repartons pour le village et nous nous arrêtons pour un petit « foot massage » au salon de massage thaï. Mais cette fois, suite à un problème d’électricité dans la rue, le massage se fera dans le noir à la lueur de lampes électriques. Le massage n’est pas terrible, il fait plus mal qu’autre chose… dommage.

Après cela nous descendons sur la plage histoire de se restaurer et nous nous arrêtons sur une terrasse de restaurant directement dans le sable, qui nous semble très sympa et en plus pas trop cher.
Malheureusement le service est très long. Plus d’une heure pour que les plats arrivent, et un par un pour la quinzaine de tables. Alex et moi ne mangerons du coup pas en même temps, et il faudra presser un peu les serveuses pour arriver à finir le repas et pouvoir s’en aller, un peu déçu.

A notre retour vers 21h30, nous prenons des nouvelles de Volker, qui est resté toute la journée ici à discuter avec la femme de Peter le propriétaire, une philippine, qui lui a appris une sordide nouvelle… L’associé de son mari, un autrichien, a été abbatu par balle la nuit dernière dans le village. Apparemment un vol crapuleux… Glurp ! Ca calme !
Nous allons nous coucher avec cette bonne nouvelle peu de temps après, car demain on se lève tôt.

Lundi 10 août, en ce jour de la Saint Laurent, nous partons pour la plage où notre bateau nous attend, et nous y retrouvons Laura qui a pris la place de Volker. Le bateau part vers 7h00 avec une trentaine de passager à son bord, et il nous faut deux bonnes heures pour rejoindre Oslob, une plage au sud de l’île de Cebu.

A peine arrivés, nous débarquons sur la plage avec des locaux aménagés et contrôlés par l’état, pour accueillir les participants, et les informer sur les choses à ne pas faire en présence des requins, notamment ne pas les toucher, les approcher de trop, etc.
Mais les choses sont si bien organisées, avec les dizaines de touristes qui affluent, que nous passons directement chercher nos masques et tuba et prenons place dans une petite embarcation, dans toute cette cohue.

Les requins baleines sont placides et inoffensifs pour l’homme et se nourrissent comme les baleines, uniquement en filtrant l’eau qu’ils avalent, et ne possèdent pas de dents. C’est déjà ça ! En revanche il peuvent faire entre quatre et quinze mètres de long et plusieurs tonnes…

A environ deux cents mètres du rivage des hommes assis sur de petits bateaux, d’anciens pêcheurs, ont pris l’habitude de les nourrir est c’est donc pour cela que tous les matins les requins reviennent « se faire nourrir ». Méthode discutable mais rentable pour le coin, et nous participons nous même à la pérennité de la chose…

Nous arrivons par dix dans notre bateau près des pêcheurs et j’aperçois soudain la gueule béante du requin qui sort de l’eau, waouw ! Notre guide nous demande de nous mettre à l’eau. J’allume la caméra et nous descendons avec Alex à la rencontre du géant. L’eau est assez claire et l’on aperçoit rapidement la silhouette du géant. Il est gris clair avec de longue rayures et des tâches blanches partout. On se rends compte aussi en se retournant qu’il y en a plusieurs autour de nous en train de manger ce que les pêcheurs leur balancent. Nous nous approchons. Dix mètres, puis cinq mètres, puis deux… Le spectacle est impressionnant. Nous avons face à nous un « petit spécimen » qui fait tout de même, cinq à six mètres de long, et je dois déplacer ma caméra pour le filmer en entier. Nous restons une trentaine de minutes dans l’eau à passer de l’un à l’autre et parfois l’un d’entre eux se détourne pour retrouver les profondeurs dans une nage et une grâce majestueuse. On se retrouve par moments face à une gueule énorme qui aspire des litres d’eau, et même si on les sait inoffensifs, face à une bête de cette taille qui arrive devant nous, on s’écarte, avec un petit sentiment de panique.

 

 

Notre guide nous rappelle et nous remontons dans la barque pour rejoindre la plage. Nous prenons le temps avec Alex et Laura de manger un bout « chez tonton », resto français de la plage, où l’on déguste un vrai petit déjeuner, à 11h30 !

Nous remontons dans le gros bateau les premiers et prenons place sur le pont à l’abri du taud. Tous les autres participants nous rejoignent et le bateau s’apprête à partir quand soudain la capitaine se rend compte que le bateau est coincé sur les rochers à cause de la marrée qui est descendue… Bravo la Marine ! Ah ces Philippins ! Du coup tout le monde doit se mettre à l’eau pour pousser le bateau qui doit bien faire dix tonnes, si ça c’est pas de l’aventure !
Le bateau est débloqué et remis à l’eau et tout le monde remonte, pour dix minutes, car faute de manœuvres rapides, il s’est échoué de nouveau. On prend les mêmes et on recommence….

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Nous arrivons vers 15h en vue de notre plage, et de nouveau un problème se pose : la marrée basse. Avec tout le retard pris le bateau ne peut plus accoster sur la plage à cause des bancs de sable. Nous devons donc nous rapprocher d’un hôtel luxueux en construction dont les escaliers fleurtent avec l’eau et ainsi débarquer. Et ça sous le regard de tous les gardiens de sécurité de l’hôtel qui nous escortent.

A notre retour nous retrouvons Volker, et lui proposons de manger tous les cinq avec Laura, et Mathias un autre allemand et nous allons faire un tour dans la bicoque en face de chez nous pour trouver de quoi diner.
Les différents « plats » proposés ne sont pas formellement identifiés, comme des intestins de poulets en sauce, des pattes de poulets grillés, (pas les cuisses !) du foie de porc peut-être ! On ne sait que choisir ! Enfin bref, de quoi rebrousser chemin.

Laura étant en stage dans le pays et connaissant pas mal de monde, nous propose d’aller dans un resort dont elle connait la patronne, à quelques minutes à pied. Nous arrivons dans un magnifique hôtel qui ne possède que quelques chambres, dans un sublime bâtiment style espagnol, des jardins joliment décorés de plantes exotiques, des transats juste au bord de la plage,  une piscine éclairée en bleu, plus une douce musique diffusée discrètement. Du mobilier en osier et bambou, de grands ventilateurs au plafond, et le personnel vêtu en uniforme de l’hôtel. Magique et hors de prix pour nous ! Tout du moins la chambre, car la carte n’est pas excessive.
Nous passons là notre dernière soirée à Panglao et nous nous accordons un cocktail en apéritif et nous profitons de toasts au beurre, avec du vrai pain et du vrai beurre, rares ici. Nous finissons la soirée en refaisant le monde et rentrons gentiment nous coucher vers 22h30.

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Notre bungalow en bambous !

Dans quelques jours, une île du bout du monde nous attend…


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