Mercredi 17 juin
Nous arrivons à 1h30 du matin à la gare routière de Pékin. La plupart des gens, des chinois, sortent du car, mais nous avons la possibilité de rester dormir jusqu’à six heures du matin. Ce que nous faisons donc.
5h30, un peu dans le gaz, nous partons, sacs sur les épaules, à la recherche du métro dans Pékin qui se réveille. Il fait déjà bien chaud et humide. Nous tentons vainement de demander notre chemin. Personne ne parle anglais, mais certains tentent tout de même de nous aider, en regardant sur notre carte. Au bout de 15 minutes, malgré les nombreuses sollicitations des pousse-pousse, en marchant un peu au hasard, nous finissons par trouver une station de métro.
Ticket de métro en main nous descendons dans notre première station de métro chinoise, où il n’y a pas encore trop de monde.
Elle est impeccable et ultra moderne. Et nous devons passer un portique de sécurité avec rayon x, comme dans les aéroports, et il y a même des toilettes, pour le plus grand plaisir d’Alex, ce matin là !
Nous arrivons à l’hostel Dragon King, qui n’est qu’à quelques stations. Mais vu l’heure, nous ne pouvons pas encore prendre notre chambre. Nous allons donc prendre un breakfast au prix « touriste » au bar de l’auberge. Ce sera la dernière fois…
Nous déposons nos sacs à la consigne, prenons quand même une douche, et allons retrouver avec plaisir, notre ami anglais Ed, qui nous avait recommandé cet endroit. Nous en profitons pour aller manger ensemble, juste en face dans une petite gargote, brochettes et riz pour nous et noodles pour Ed.
Crevé de notre courte nuit en car couchette, nous allons faire une sieste, avant d’aller à la découverte de cette ville.
Vers 14h nous partons tous les trois visiter le Heaven Temple. Il fait très chaud, et le ciel commence à se couvrir. Nous arpentons les allées couvertes qui mènent au temple. C’est là, sur les côtés, où l’on peut s’assoir, que les « anciens » jouent au cartes, et autres jeux de dames.
Dans les allées, les plus sportifs d’entre eux, jouent au Jianzi, ancêtre du jeu de badminton qui se pratique avec les pieds.
Nous nous dirigeons vers l’entrée du temple quand soudain un violent orage se met à tomber. Heureusement nous sommes encore aux portillons et abrités. Nous attendons comme ça une vingtaine de minutes et repartons une fois que la pluie a cessé. Nous profitons de ce moment pour interviewer, en français, notre ami Ed !
Le grand temple est rond, surmonté de trois toits. Nous faisons le tour des autres bâtiments pour voir l’intérieur.
Ed nous annonce qu’il ne sent pas très bien. Peut être une insolation de la veille lors de sa visite de la muraille de Chine. Il préfère rentrer se reposer et nous continuons tous les deux. Nous nous promenons dans le parc où il y plus de trois milles cyprès dont certains sont plusieurs fois centenaires. Après l’orage, avec la chaleur du sol, il se forme dans le sous bois une sorte de brume traversée par les rayons du soleil, c’est sublime. Avec l’accent chinois on dirait : « cuisson vapeuuu !».
Nous retournons à l’hostel pour ressortir vers 19h, manger un bout et voir la quartier. Nous rentrons dans une cantine chinoise, et choisissons au hasard des plats. Alex a droit à du porc au caramel, et moi du poulet mais en fait uniquement des petits os de pattes à rogner. Pas terrible. Crevés on se couche de bonne heure.
Le lendemain, nous faisons la grasse matinée et libérons la chambre à midi pile. Nous laissons nos sacs en consigne et partons visiter les Hutongs. Anciens quartiers de Pékin faits de petites maisons traditionnelles alignées. Nous sortons du métro et allons à tatons, en déambulant dans les ruelles. Il se fait faim et tombons sur un joli restaurant typique. Nous entrons et l’accueil est très sympa. Dans l’arrière cour on distingue un joli jardin. Nous mangeons à l’intérieur car il fait très chaud. C’est succulent et nous sortons dans le jardin pour boire le thé offert, au calme, avec seulement, le cri de deux perruches.
Après cette pause déjeuner, nous arrivons enfin dans les rues animés des Hutongs, où se côtoient restaurants, magasins de souvenirs, artisanat,…
Nous continuons ensuite pour rejoindre un petit lac, avec là aussi des restaurants, surtout pour touristes, et des masseurs de rue. Mais dans ce coin un peu trop touristique, les restaurants rivalisent pour mettre de la musique, et ça devient vite fatiguant.
Nous retrouvons notre hostel après avoir arpenté les rues un peu au hasard. Nous récupérons nos sacs et partons à notre rendez-vous couch surfing. (Le principe du couch surfing est de s’inscrire sur un site internet ou des personnes sont prêtes à accueillir des gens chez eux pour une ou plusieurs nuits, gratuitement, et cela pour faire des rencontres de voyageurs et découvrir leur culture.)
Donc, nous arrivons à la station de métro du rendez-vous. Il est 19h et c’est Bin Fang qui vient nous accueillir. Présentation faite il nous emmène chez lui à cinq minutes du métro. Un immeuble ultra moderne, pass magnétique à l’entrée, gardien dans le grand hall, ascenseur avec pass lui aussi, et serrure à code à la porte.
Nous entrons dans l’appartement, il est moderne avec de grands plafonds, pas très grand mais fonctionnel, avec un demi étage style Loft.
Bin nous présente sa femme, Xiaming et son fils de 19 ans, geek timide, que l’on ne reverra presque plus.
Nous discutons avec Bin et sa femme dans les canapés en cuir du salon. Bin débute en anglais mais on se comprends et sa femme comprends mais parle peu anglais. Il lui fera la traduction.
Il nous ont acheté à manger et après une douche nous mangerons tout les deux. Car ils ont déjà mangé.
Nous sommes un peu gênés de manger seuls mais bon !
Par hasard, nous discutons des JO de Pékin, et Bin nous propose d’aller voir le stade « nid d’oiseau » et le centre national de natation ! Après 10 minutes de voiture nous y voila, on ne peut pas trop approcher mais on fait le tour et de nuit, les lumières sont magiques !
Nous rentrons, et pour dormir, nous choisissons le tapis du salon, car il n’ont que deux chambres et les canapés sont un peu courts pour s’allonger. 23h, nous déroulons nos sacs de couchage et dodo.
vendredi 19 juin
Levé tôt pour partir visiter la Cité interdite !
Nous croisons Bin, nous prenons un café rapidement et nous engouffrons dans le métro climatisé.
Nous sortons du métro pile à côté de la fameuse place Tian’anmen.
Immense place, une des plus grande au monde parait il, et nous nous dirigeons vers l’entrée. Et oui, cette place est ceinturée de barrière et pour y accéder il faut passer un rayon x, une fouille avec détecteur, et même montrer son passeport ! On se demande bien pourquoi ? Ça n’est qu’une place !
Bref, une fois le contrôle effectué, nous regardons notre plan pour nous situer. Face à nous, la non moins célèbre porte Tian’annmen, entrée de la Cité interdite, avec sur sa façade le portrait géant de Mao Tsé-Toung et derrière nous, son mausolée.
Après celui de Lénine, je propose à Alex d’y aller, vu qu’on est là ! A l’approche de la file, je vois tous les gens se ruer en courant pour accéder à l’entrée du mausolée. On ne peut pas entrer avec un sac et comme il n’y pas vraiment de consigne, il faut laisser son sac à des gens qui les gardent en échange d’un billet. Bof, c’est moyen…
Ça ne branche pas vraiment Alex d’y aller, alors elle garde les sacs et m’attends assise près de l’enceinte.
Je fais comme tous les chinois je cours, car le service d’ordre presse les gens.
Je passe de nouveau un contrôle, et accède enfin à l’entrée. le bâtiment est gigantesque, carré, et je monte un escalier très large. On arrive dans un hall démesuré où trône derrière des barrières, une statue blanche de trois mètres de haut de Mao assis sur un fauteuil. Des chinois y viennent déposer des fleurs. Peut être ne connaissent ils pas son histoire…
Nous sommes dirigés ensuite, en file indienne, dans un couloir pour accéder à la salle. Une salle encore immense, lumière tamisée, avec des vitres jusqu’au plafond, formant comme un couloir pour circuler sur les extérieurs. Je distingue au loin le cercueil de Mao Tsé-Toung. Son corps est recouvert d’un drapeau avec la faucille et le marteau, et son visage blanc semble être illuminé de l’intérieur. Étrange. Deux soldats à l’intérieur sont au garde à vous. La sécurité nous presse d’avancer et quand j’arrive à la hauteur du cercueil je m’aperçois qu’une lumière éclaire son visage et lui donne une blancheur surnaturelle. Il semble être en cire.
Je ressors. Ça n’aura pris que cinq minutes, et les gens couraient car la visite finissait à midi. Il était midi moins cinq.
Je rejoins Alex, et nous allons marcher sur la place, pour nous acheter deux trois bricoles à manger.
Il y a beaucoup de photographes sur la place, des vendeurs du petit livre rouge (sous le manteau), et nous prenons quelques photos avant d’aller vers l’entrée de la cité.
Il fait bien trente degrés et le ciel est bleu. Et oui ! C’est incroyable ! Nous entrons et faisons la queue pour les tickets. Il y a énormément de monde et on se relaye pendant plus d’une heure, Alex et moi, tellement le soleil tape. Dix minutes chacun, pendant que l’autre va se mettre à l’ombre.
Nous entrons enfin dans ce palais géant, constitué de dizaines de bâtiments, avec des cours pouvant accueillir jusqu’à 10000 personnes.
Les bâtiments sont entourés de dédales d’autres allées, de maisons avec quelques meubles, de temples avec un trône au milieu, etc, mais pas grand chose à voir à l’intérieur. Un peu décevant. Heureusement il y a aussi de superbes jardins.
Malheureusement pour nous, après seulement une demi heure de visite un orage s’est abattu sur Pékin.
Nous finirons la visite les pieds mouillés.
Nous sortons enfin et nous montons en haut de la « colline au charbon », à 108 mètres de haut, soit, un paquet de marches, à travers un jardin luxuriant. Elle est surmontée d’un temple avec un joli bouddha à l’intérieur. De l’extérieur on peut distinguer la totalité de la cité interdite. Impressionnant tellement il y a de bâtiments à l’intérieur de l’enceinte.
Nous rentrons direction nos couchsurfers. Ils nous ont encore acheté à manger. Au menu, repas japonais. le problème c’est que nous avons mangé un plat en sortant du parc vers 17h30. Nous leur expliquons et l’on mangera plus tard. Nous passons la soirée à discuter avec eux et ils nous proposent de rester encore deux nuits, soit tout le week-end. Nous sommes encore un fois surpris de la générosité des couchsurfeurs !
Nous nous couchons vers 23h, car demain un grand jour nous attend…
Nín hǎo les Birds!
Nous attendons toujours avec impatience vos newsletters! On se dit le soir , t’as vu? T’as lu? Et même Arthur reconnaît votre logo: « oh mais c’est Alex et Laurent! »
Merci de nous faire voyager avec vous, de nous cultiver! (Vos aventures inspirent bien souvent des recherches sur Google) et toujours avec cet humour bien particulier que j’adore!!!
Bonne route, on pense bien à vous!
Gros bisous
Marie-Aude et les Rouchons
Merci beaucoup la Rouchon’s team ! Ça fait plaisir de savoir que l’on nous suit en famille. nous aussi on pense à vous, et c’est pour vous que l’on prends du temps à écrire.
Bisous à tous !
Les 2 birds
Je suis très étonnée et impressionnée par toute cette ferveur autour du cercueil de Mao Tse Toung, et puis, les gens qui gardent les sacs à l’entrée !
Sinon, j’ai une question : pourquoi s’appelle-t-elle « la cité interdite » ?
A bientôt et merci pour tous ces moments d’évasion …
Hélène
Oui effectivement, on ne comprends pas trop pourquoi il y a autant de sécurité autour de ce mausolée. (en même temps c’est comme ça dans toute la Chine).
Le nom cité interdite vient simplement du fait que c’était la résidence privée des empereurs et de leur famille, donc interdite au public.
Merci de nous lire !!!
Bonsoir ou bonjour les oiseaux, en voyant les photos de la Cité Interdite et les autres, je pense aux images que j’imaginais en lisant Pearl Buck sur l’ancienne Chine dans les années 30, les filles à qui on bandait les pieds, les mariages forcés, etc. Tout a changé au moins dans les grandes villes. A voir dans les campagnes comment les choses ont évoluées. Ouvrez les yeux, les oreilles et parlez-nous encore de la vie en Chine.
Gros, gros bisous
Oui la Chine nous a surprise par sa modernité et son développement à toute vitesse ! Mais nous n’avons pas vu « l’envers du décors » dans les campagnes…