Indonésie

Mataram : Visa pour l’aventure

10 Avr , 2016  

Auteur : Laurent /


 

Dimanche matin, Alex dort toujours et j’en profite pour transférer des vidéos et recharger les appareils.
Vers 9h30 nous rejoignons les « tortillas » au petit déj. Nous allons ensuite rendre les scooters. César se fera rembourser le prix de la chambre à air par le loueur, soit le prix de la location…Le loueur fait un peu la tronche, mais au moins il est honnête.
Vers 10h30, nous leur disons au revoir, car il doivent partir. Au revoir chaleureux, on se promet de se revoir.

Nous restons dans la salle de petit déj, où la wi-fi fonctionne et nous en profitons pour commander sur internet quelques bricoles, montre, batteries, perche vidéo, livres (virtuels) pour Alex, etc. La tante d’Alex qui va bientôt nous rejoindre nous rapportera tout le matos commandé. Nous réservons aussi notre avion pour Singapour le 22 octobre, petite visite non prévue, pour pouvoir re-rentrer en Indonésie (à cause du visa) mais aussi, par la même occasion, pour rendre visite à nos amis Ed et Kaili. Ed, l’anglais (rencontré lors du tour dans le désert de Gobi) qui travaille là-bas maintenant.

Après un Nasi-campur de rue pour le déjeuner, nous rentrons squatter, encore un peu, la salle commune de l’hôtel pour finir une de nos vidéos sur le Japon.

Vers 16h00 nous attrapons un Bémo (petit van local, souvent pourri, qui sert de mini bus).
Le prix normal pour une course est de 5.000 roupies, et il nous en demande 50.000, comme d’hab ! Encore une fois, ça n’est pas une question de prix, mais de principe. Après de longs palabres il nous fait quand même le prix normal… Entre édentés, petits vieux avec des sacs remplis de bouteilles plastiques à recycler, et mamans avec leur bébé, voilà enfin ce que l’on aime ! De l’authentique ! Mais au prix local…si possible.

Les deux Bémos successifs nous coûterons 10.000 roupies (0,60 euros) pour atteindre le centre de la capitale de Lombok, Mataram. Nous devons nous y rendre pour prolonger notre visa d’un mois, c’est le max. (Après nous sortirons du pays pour revenir, via Singapour…). Le bémo nous dépose au centre ville devant un Mall (centre commercial) et non loin d’une immense mosquée aux couleurs chatoyantes, jaune et verte.

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Ce soir, nous devons coucher chez un couchsurfer, et nous décidons de finir en taxi car ça a l’air compliqué d’y aller.
Le taxi va d’ailleurs un peu galérer pour trouver l’adresse dans le quartier pavillonnaire. 10 minutes, 15.000 roupies. Ah oui c’est plus cher le taxi ! Bref, nous arrivons devant un pavillon assez grand, comportant plusieurs ailes rajoutées. Nous sommes accueillis par le frère de Sobah, notre couchsurfer. Il nous dit que son frère n’est pas là car il travaille comme guide pour des excursions, mais qu’il rentrera demain. Il y a pas mal de monde dans la cour et dans la maison. Notre hôte nous présente à ses parents, sa famille puis c’est un de ses amis qui nous montre notre chambre. Il nous demande avant si nous sommes mariés et je lui réponds, « évidemment ! » Sinon, nous aurions été Alex et moi, dans une chambre séparée…(Contrairement à Bali hindouiste, Lombok est comme tout le reste de l’Indonésie, une île majoritairement musulmane).


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La grande salle que nous traversons est pleine de gars assis sur les tapis, devant la télé. Amis, famille, couchsurfers, c’est une maison ouverte à tout le monde. Nous les saluons en passant et la porte de notre chambre s’ouvre. Notre hôte nous précise : « désolé, la chambre n’a pas été nettoyée.» Vu la poussière et le sable sur le sol, les draps, les oreillers crasseux, et l’odeur qui va bien, nous nous en serions douté !

On se regarde avec Alex et on se dit : « C’est ça l’aventure ! » Bref nous posons nos sacs avant de retourner dans la cour avec la famille, histoire de partager un moment avec eux autour d’un café bubuk, et du jus de fraise frais qu’ils nous offrent gentiment.
Les gens dans la maisons sont vraiment très accueillants et sympas, et nous passons aussi une bonne demi heure avec un groupe de petites filles curieuses qui tentent de communiquer avec nous, tout en jouant.

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La mère de famille propose dans un panier au centre de la cour, des « petits » nasi campur enveloppés dans du papier, qu’elle a acheté en ville et qu’elle revend aux gens dans la maison. Nous en achetons deux et après ce diner frugal et très épicé, nous allons nous coucher sans nous laver…
La chambre est petite, il fait très chaud et il n’y a qu’un vantail en hauteur pour seule aération. Nous enveloppons une fois de plus les oreillers dans nos vestes de pluie, on allonge nos sacs de couchage sur toute la largeur du lit pour recouvrir un maximum de surface et on éteint la lumière. Nous n’arrivons pas à dormir tellement il fait chaud, et la prière de la mosquée d’à côté à cinq heures du matin mettra un terme à tout espoir…

Lundi 21 septembre, nous décidons de nous lever vers 8h00 et nous prenons un petit café dans la cour avec tout le monde.
Ils louent aussi des scooters dans la famille, et ça tombe bien. Nous en prenons un, car nous devons nous rendre au bureau de l’immigration pour prolonger notre visa d’un mois. Une fois arrivé près du bureau nous allons faire des photocopies des documents nécessaires dans une des boutiques dans la rue à côté où la concurrence à la photocopie fait rage.

Tout un tas de monde circule dans les boutiques, et le gars qui nous reçoit nous propose même son bureau et son ordinateur pour que l’on imprime nous même les documents de notre clé usb, comme à la maison.
Nous entrons dans de hall du bâtiment de l’immigration et là, c’est la foire ! Le hall est bondé de monde de tous les horizons. Mais heureusement, ça n’est pas le service que l’on souhaite, seulement les demandes de visas permanents d’immigration.
Après renseignements, nous montons donc à l’étage où là c’est beaucoup plus calme, et l’on croise plus d’européens « en vacances ».

Une fois le dépôt du dossier fait nous reprenons notre scooter. Plusieurs gars sont chargés de garer les scooters devant le bâtiment et de les surveiller moyennant 5000 roupies. Au moment de partir le gars me dit : « 20 000 roupies please ! » Je lui dit « non non ! » et lui tend 5000 roupies. Il me regarde en rigolant et me dit : « Et mes cigarettes ? » Je lui réponds en rigolant : « non, pas bon pour la santé ! ».

Sur le chemin du retour nous nous arrêtons manger. Il est 13h00 et nous prenons le premier truc que l’on trouve : un resto « à touriste ». Nous ne demandons pas le prix et encore une fois la serveuse tente de nous arnaquer en nous vendant le coca deux fois le prix….fatiguant !

Arrivés près de chez notre hôte, nous nous arrêtons faire un tour dans le « mall », (centre commercial) sur le grand boulevard.
Nous prenons un café dans un bar histoire d’aller aux toilettes… et j’en profite pour racheter une perche pour ma mini caméra (150.000 roupies) dans un magasin spécialisé. Dans d’autres magasins à deux pas, elle était affichée 450.000 roupies. Bonjour la concurrence !

Nous passons l’après-midi dans la maisons familiale de Sobah à glander, il faut bien le dire, discutant ici et là avec les gens.
Le soir venu nous décidons d’aller nous aérer en dinant dans un resto de rue, pour y déguster une soupe tom yam kun et du calamar façon Thaï, un délice ! Pour 57.000 roupies soit 3,80 euros.

De retour à la maison de famille, nous rendons le scooter et nous décidons d’aller nous laver. Salle de bain habituelle, tout en carrelage, vert, bac à réserve d’eau, écuelle pour s’arroser et toilettes. Le tout, crasseux, le plafond éventré, les bêtes et araignées qui se baladent, enfin, normal quoi ! On fait fît de tout ça, et dans ces cas là on regarde son seul ami présent, le savon. On fait vite, on se rince et on fout le camp !
Quand aux toilettes près de notre chambre, même genre mais avec des centaines de petites mouches collées au mur, aux aguets. Et le problème est que dans la maison, on ne marche « que » pieds nus…

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On prendra quand même le temps de se brosser les dents, mais malgré notre capacité d’adaptation, et la gentillesse des gens, c’est vraiment dégeu, et nous décidons de partir demain. La deuxième nuit sera comme la première, difficile.

Mardi matin, nous trainons un peu au lit, histoire de se reposer quand même, et vers midi nous quittons la maison en remerciant chaleureusement les parents de Sobah, qui lui, doit rentrer le lendemain et que nous ne rencontrerons donc jamais.

Nous prenons un taxi sur le boulevard pour nous emmener à Oka homestay. Une guest house à 100.000 roupies petit déj compris (soit 6 euros) sans internet. La chambre est simple mais elle donne sur un jardin où le proprio fan d’oiseaux, entrepose toutes ses cages avec des spécimens plus jolis les uns que les autres, aux chants originaux. Il fait très chaud et nous en profitons pour prendre une douche, avant d’aller nous balader au mall, histoire de passer le temps, car ici à Mataram, il n’y a pas grand chose à voir ni à faire.


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Nous achetons quelques bricoles, stylo, shampoing et nous allons manger une glace au Mc Do par curiosité, et oui ici aussi ils sont pollués. Le plus marrant c’est qu’ici les menus sont aussi avec du riz…
Bref, nous faisons un tour dans les allées du centre commercial ou les magasins sont très « kitch » et un peu vieillots.
Mais le plus surprenant reste quand même le magasin de lingerie, hommes, femmes et enfants, où tous les mannequins en vitrine, ont les yeux bandés…

De retour à la G.H. nous buvons une bière sur la terrasse en mangeant une barre chocolaté achetée dans un petit magasin de la rue, tout en écoutant les oiseaux chanter.


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Ce soir nous sortons sur le grand boulevard où se tient un marché de nuit uniquement pour manger. Les restos se succèdent sous leurs tentes montées sur les trottoirs. Mais nous nous laissons tenter par deux jeunes qui tiennent une roulotte minuscule où ils confectionnent des boulettes japonaises fourrés à la crevette, champignons, poulet, etc. Ils sont très sympas et nous restons manger avec eux en tentant de communiquer.
Il y a aussi une dame qui est là avec sa fillette de cinq six ans très mignonne. Elles ont l’air très pauvres et sont toutes deux crasseuses et pieds nus, mais nous rigolons bien tous les six.
J’essaye de parler Bahasa, (langue officielle en Indonésie) avec l’accent, en répétant des mots qu’ils me disent, et ça les fait bien marrer ! Nous les quittons après une bonne demi heure et nous arrêtons acheter dans une autre échoppe des pâtisseries locales choisies au hasard que nous ramenons à la chambre pour les déguster devant un épisode de cash investigation !

Mercredi 23 septembre, levé 9h00 et petit déj dans le jardin aux chants des oiseaux, avec un ou deux rats qui passent dans la cour…
Départ dix heures en taxi direction le bureau de l’immigration, pour récupérer nos visas. Le chauffeur n’a pas d’âge et nous discutons avec lui, non sans quelques difficultés. Une fois arrivé il me demande 14.000 roupies et je lui donne un billet de 20.000. Il me rend la monnaie et en sortant je me rend compte qu’il m’a rendu 22.000 roupies ! Merde, pour une fois que nous tombons sur quelqu’un d’honnête, c’est lui qui se vole… Pauv’ vieux il va devoir payer de sa poche à son patron.

Une heure et demi plus tard nous sortons du bâtiment après la prise d’empreintes, et les photos de nos têtes, avec un visa prolongé d’un mois. Retour dans notre rue vers midi où l’on va évidemment s’arrêter dans le petit resto à côté pour manger un bout. Bon, pas cher et proprio honnête !

Un peu de montage vidéo sur la terrasse avec bière et barre chocolatée, encore, et ce soir on retourne manger au night market . Dures les journées ! Ce soir nous jetons notre dévolu sur un resto seefood (nourriture de la mer quoi !) en choisissant un resto plein à craquer en pleine rue, c’est bon signe. On nous installe et on commande du calamar sauce piquante servi avec du riz et des légumes verts, inconnus. Mais un vrai délice. Et pendant le repas, qui vient nous rendre visite, la petite fille d’hier soir qui nous a reconnu, cette fois avec son frère de huit ou neuf ans.

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Après manger nous repassons devant la roulotte où nous avons mangés hier soir et retrouvons le couple, la dame, ainsi que la petite fille et son frère que nous venons de voir au resto. Nous en profitons pour faire quelques photos et un film. Et nous tentons de nouveau de parler bahasa histoire de les faire rigoler. Et la petite fille ne me lâche plus. Elle vient même s’assoir sur mes genoux. Sa mère étant très pauvre et esquintée par la vie me dit : « Tu peux l’emmener avec toi si tu veux»…
Le petit garçon, qui est également son fils, dit s’appeler Mohamed et être musulman.
Et me demande de répéter avant de partir : « Allah Akbar ! ». Euh non pas là non !

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Nous leur disons au revoir avant de rentrer à la base.

Demain, nouveau trip à scooter…


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