Indonésie

Scoot’ trip au cœur de la vie balinaise (Episode 3)

20 Mar , 2016  

Auteur : Laurent /

 

Vendredi 11 septembre

En cherchant un hébergement, nous arrivons par hasard au bout d’une impasse qui donne sur la mer, où une centaine de scooters sont garés, et au moment de faire demi tour un homme m’interpelle et nous lance « coq combat ». Nous sommes en fait devant une petite arène où s’organise des combats de coqs. L’homme nous indique que l’on peut venir et que c’est gratuit.

Nous entrons dans l’arène bondée où deux hommes promènent les deux coqs qui vont s’affronter, tous deux équipés de lames tranchantes aux pattes. La ferveur monte et les paris s’engagent de tous les côtés. Les hommes lèvent les mains tous ensembles en poussant de petits cris dans une ambiance proche de la trans. Les coqs sont excités face à face, l’ambiance monte encore d’un cran, les derniers paris sont lancés. Soudain, les deux coqs sont lâchés et tout le monde se met à crier, les coqs se ruent l’un sur l’autre, les pattes en avant, les lames acérées brillent et fouettent l’air. Les coqs crient à chaque attaque.
Une giclée de sang se répand sur le sable, un coq est touché, mais les hommes laissent faire quelques instants. Le coq touché ne tient plus debout, une patte en sang, les hommes arrêtent le combat. Le vainqueur est déclaré, le combat n’aura duré qu’une minute. Le perdant est retiré, pendu par une patte, il va être achevé et offert au propriétaire du coq vainqueur.
Nous quittons l’arène, après avoir assisté à un spectacle local et traditionnel.

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Nous nous arrêtons ensuite sur la plage de Jemeluk qui nous semble sympa et un homme nous aborde directement pour nous proposer une « room » à 100.000 roupies la nuit (6 euros) mais on négocie pour avoir le petit déj inclus. C’est un peu en retrait mais c’est un super prix, et c’est très propre. Une jolie chambre dans le petit jardin très bien entretenu de la maison familiale, qui n’en compte que deux. D’ailleurs « Joli home stay » est le nom de ce lieu. Mais comme on ne s’arrête jamais à la première guest house visitée, nous lui proposons de revenir plus tard, pour être sûr de faire le bon choix.
Après un petit tour dans le village pour comparer les prix, nous y revenons finalement.

Nous faisons un petit tour sur les hauteurs, histoire de découvrir les alentours et surtout le majestueux volcan Agun trônant fièrement face à la mer.

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Pour dîner ici, difficile de trouver un resto local, mais surtout des prix locaux, vu qu’Amed est assez fréquenté par les touristes.
Nous nous arrêtons devant un restaurant propre, simple et récent, et les prix sont encore « touristes ». Nous discutons un peu avec le propriétaire, un homme d’une cinquantaine d’année, très sympa, quand il nous dit : « Vous avez faim, moi je n’ai pas de clients, je vous fais un prix, comme ça tout le monde est content ».
Le plats sera à 15.000 au lieu de 40.000 roupies. Vendu !
Les plats préparés par sa femme sont délicieux et nous reviendrons d’ailleurs à plusieurs reprises, toujours en ayant droit à nos réductions spéciales ! Nous repartons vers notre guest house vers 20h30, la journée a été longue, bonne nuit.

Samedi 12, nous nous levons vers 8h30 et prenons le temps de prendre notre petit déjeuner inclus, café et pancakes, bien installés sur la terrasse de la chambre face au jardin. Bon, en fait ici, ce qu’ils appellent des pancakes sont en réalité comme nos crêpes françaises mais dont la pâte est plus épaisse, et il en mettent trois fois plus, donc, un centimètre d’épaisseur, ça tient au corps !

Après ce festin nous louons directement au propriétaire masque et tuba pour aller découvrir les fonds.
Nous partons sur la plage juste en face, et c’est parti pour deux bonnes heures de snorkelling. L’eau est chaude et claire, et les fonds pleins de coraux en assez bon état et de jolis poissons.

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Nous revenons vers 11h00 pour le check out et en passant près de la route nous tombons sur le propriétaire et trois de ses amis. Nous nous arrêtons pour discuter avec eux. Nous parlons bien sûr de leur pays, des déchets qui trainent partout, et ils nous disent en être conscient du problème, mais que le gouvernement, ultra corrompu y est pour beaucoup, et abandonne complètement le pays. Bref, retour à la guest house, une douche, les sacs sur le scooter et après un déjeuner au warung bobo (24.000 roupies), nous partons à quelques kilomètres, toujours à Amed, rejoindre une couchsurfeuse, Daphnée qui nous attend.

Après avoir un peu cherché sa maison, cachée dans une nature abondante, nous la voyons à l’entrée de son garage nous faisant signe. Elle nous invite à découvrir sa maison, à la décoration plutôt peace and love. Elle nous indique notre chambre, et nous propose un café dans son jardin, juste à côté d’un bassin à poisson. Sa tortue vient nous dire bonjour au passage.

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Daphnée la cinquantaine est d’origine hollandaise, habite la maison de son père, qui était avant, la maison de son grand-père, un des premiers colons hollandais au début des années 1900. Elle a été mariée plus de vingt ans à un français, et c’est donc en français que nous discutons. Elle est un peu baba cool, tatouée, et très sympa. Elle a trois chiens, un chat, des poissons, une tortue, et un gros serpent qui traîne dans le jardin…

Nous discutons comme ça toute l’après-midi pour faire connaissance, puis nous sortons Alex et moi, promener deux de ses chiens dans le quartier. En fin d’après-midi, nous faisons un saut rapide au village pour acheter bières et cacahuètes, histoire de boire l’apéro avec Daphnée. Mais à notre retour, elle nous dit être fatiguée et ne pas se sentir très bien. Nous buvons quand même un coup et comme elle préfère aller se coucher de bonne heure, nous partons diner dans le village, pour finir la soirée pas très loin, au Wawa Wéwé 1, un bar resto. Ce soir concert live, de la bonne pop anglaise et américaine, quelques verres de bières et nous retournons nous coucher. Nous croisons Daphnée qui ne va pas mieux. Elle a de la fièvre. Mince.

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Dimanche 12 au matin, nous allons chercher quelques gâteaux pour notre petit déj, puis nous filons en scooter à la recherche d’une épave de bateau japonais dont nous a parlé Daphnée, qui se trouve à quelques mètres d’une plage et donc très accessible en snorkelling. Mais après renseignements pris auprès d’une école de plongée, avec des moniteurs français, la visibilité n’est aujourd’hui pas terrible. Et nous remettons ça pour plus tard. Là encore Daphnée nous a parlé de jolies rizières pas très loin. Nous voilà partis en scooter à travers les routes qui remontent vers l’intérieur, pour longer plein de rizières en escalier, typiques dans le pays. Tout est très vert malgré la saison sèche, et nous dominons ces rizières à perte de vue, en traversant de petits villages.
Nous redescendons dans la rue principale d’Amed pour déjeuner au Warung Bo-bo, puis retour chez Daphnée vers 14h00. Elle est toujours malade et reste couchée. Sa fille, Luna passe en fin d’après-midi, avec son bébé Noah, ainsi qu’une de ses copines française, prof de plongée. Nous discutons avec elles, et Alex s’occupe du bébé, pendant que Luna s’occupe de sa mère. Notre dîner se fera une fois de plus au warung Gado-gado, où les prix « négociés » restent en vigueur.
Nous prenons le temps de discuter avec le patron, car nous sommes les seuls clients…
Après dîner, nous allons dans un autre bar, pour un autre concert live, de l’autre côté de Jemeluk, mais vu qu’à part le groupe sur scène il n’y a personne, nous rebroussons chemin et retour à la base. (En fait la chanteuse n’était pas très bonne !)

Lundi matin, nous décollons de chez Daphnée vers 10h30, direction l’épave du bateau japonais. Nous louons le matériel sur place dans une petite cabane. Nous plongeons sur l’épave qui ne se trouve qu’à une vingtaine de mètres du rivage et comme la visibilité est bonne, nous y accédons sans problèmes. C’est une petite épave qui date de la seconde guerre mondiale, et il ne reste pas grand chose, mais suffisamment pour se faire plaisir. Nous filons ensuite sur la plage de Lipa beach pour une seconde plongée. Nous y accédons directement par un bel hôtel au bord de la mer. Les coraux sont magnifiques et les poissons aussi. Et comme l’eau est toujours aussi chaude nous y restons un bon bout de temps.
Je fais remarquer au passage à un français qui se trouve dans l’eau avec ses amis, qu’il ne faut pas sauter sur les coraux avec ses palmes. Il me répond : « ah oui je vais abîmer mes palmes ! ». Non, c’est juste que ce sont des organismes vivants, très fragiles, qui ne poussent que de quelques millimètres par an…(abruti)

Une tuyau d’arrosage est à disposition pour se rincer en sortant de l’eau, donc une petite douche et restauration au warung Gado-gado…
En discutant avec notre patron de restaurant, je lui demande pourquoi le gros hôtel luxueux face à son restaurant est il à l’abandon. Il nous explique qu’il appartient à un américain qui l’a mis en vente voilà dix ans, pour la modique somme de deux millions de dollars et qu’il n’a jamais trouvé preneur. Mais qu’apparemment, le prix du terrain ne cessant de monter, ça n’est pas bien grave… De ce fait je lui demande si on peut aller le visiter, il me dit sans problème. Nous voilà, Alex et moi, après manger, en train de se faufiler dans les jardins de cet hôtel abandonné, à la découverte des jolis bungalows luxueux, et de sa superbe piscine, le tout à moitié pillé, et envahit par la végétation. Alors que dans les alentours des constructions plus luxueuses les unes que les autres ne cessent de voir le jour… Entre arnaques, fraudes, corruption, on se demande encore pourquoi…

Après une brève plongée plutôt moyenne, derrière Jemeluk, près du warung Bobo, nous décidons de ramener le matos de snorkelling. Et pour notre « quatre heures », nous nous accordons un café avec des petits gâteaux chez Daphnée.

Après cette petit pause, comme promis à Daphnée, nous rejoignons des amis à elle, sur une plage toute proche pour un ramassage de déchets. Daphnée encore très faible, préfère rester se reposer. C’est en fait un groupes de femmes expatriées, qui chaque lundi, nettoient une plage du village. Les indonésiens sont malheureusement habitués à jeter tous leurs déchets directement dans la nature, où qu’ils soient. Et malgré la mise en place de conteneurs pour ordures dans tous les villages alentours, toujours par des expatriées, et les informations aux villageois, rien y fait.

Une fois sur la plage, nous faisons la connaissance des quelques bénévoles, ils nous équipent de gants et de sacs pour ramasser les déchets. Le travail est colossale. c’est une plage de galets, et il n’y a pas un centimètre carré sans ordures, en plastique principalement, et des milliers de mégots laissés par les pêcheurs. Pendant notre ramassage, une bande de jeunes, assis, sont à deux mètres de nous. Et soudain l’un d’entre eux jette à côté de moi un sac plastique. Je m’approche, et lui demande s’il peut le mettre dans mon sac. Vexé il le ramasse et le jette plus loin. Je m’approche et lui dit d’un ton ferme : « C’est ta plage que je suis en train de nettoyer, dans quelques jours je ne serai plus là, et c’est pour toi qu’on fait ça ! »

Son copain, un peu plus intelligent surement, va ramasser le plastique et le met dans mon sac…

Une fois de retour chez Daphnée, je lui raconte cette anecdote, et elle me dit « quelle bande d’enc….! ». Elle nous dit que ça fait des centaines de fois qu’elle essaye d’expliquer aux gens du village l’utilité de ne pas jeter ses déchets dans la nature et de les mettre dans les conteneurs à leur disposition, mais sans succès. Le lendemain, ils les jettent dans la rivière ou dans un terrain vague à côté de chez eux…

Daphnée toujours malade, se repose toujours et comme elle a décidé de prendre un remède local à base de plantes. Elle nous explique que c’est très violent, et que tu te vides de partout pendant deux jours, donc…
Sur cette bonne nouvelle nous retournons dîner cher notre ami du warung Gado-gado.
Pour notre dernière soirée, nous nous régalons avec bon poisson sauce Bali (piment-oignon), et nous disons au revoir au propriétaire et à sa femme pour ces délicieux mets, et bons tarifs !

Nous finissons la soirée au bar « One love », où évidemment nous écoutons un concert reggae devant une Bintang bien fraiche.

Mardi 15 septembre. Nous discutons avec Daphnée devant notre petit déj. Nous allons bientôt partir et nos sacs sont prêts.
Nous faisons un tour vite fait au village pour lui acheter un petit cadeau pour nous avoir reçu. Une petite statuette Ganesh porte encens, qu’elle va adorer. Nous lui faisons nos adieux et elle s’excuse de ne pas avoir été plus présente durant ces quelques jours où elle était malade. Nous lui disons que c’est intolérable et que nous ne la reverrons jamais. Non je déconne, nous ne lui en tenons évidement pas rigueur et c’est avec regrets que nous lui disons au revoir. Merci pour tout, et vers 11h30 le scooter démarre avec nos sacs et nous dessus…


2 Responses

  1. Marie -Aude dit :

    Salut les Birds!!

    Heureuse de voir que vous vous trouvez toujours des bons plans nourriture!
    Nous avons eu la bonne surprise et le plaisir de recevoir ta famille Alex, et d’avoir des nouvelles de vous toutes fraîches!
    Profitez bien!

    Gros bisous
    Marie-Aude

    • FreeAs2Birds dit :

      Coucou les Rouchons ! Ça fait plaisir d’avoir des news. On a regardé toutes les photos de votre journée « raid cross », comme en plus les parents d’Alex nous avaient prévenus qu’ils allaient vous voir. On aurait aimé être avec vous, mais ça faisait un peu loin…
      Votre journée s’est bien passée apparemment !? Et on a pu apercevoir votre maison agrandie.
      Alors comme ça Jo démarre dans moins d’un mois maintenant ?! Il doit être tout excité ?
      Et comment vont Arthur et Laurène ?
      Pour nous ça se passe bien, sur Raiaitea, petite île de l’archipel de la Société en Polynésie.
      On vous embrasse très fort et on pense souvent à vous.
      Et si il vous prenait l’idée de nous rejoindre, n’hésitez pas !
      A bientôt.
      Les 2birds

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