Mongolie

Gengis Khan nous voilà ! (épisode 4)

4 Juil , 2015  

Auteur : Laurent /

8 jours à la découverte du Gobi


Jour 3 : 6 juin

Ce matin, levé 7h30, et le petit déj se fait aux gâteaux secs. Mais trempés dans le café, ça ira. Alex, les recouvre de confiture… Nous sortons tous nous aérer, même si la température est fraiche.
On commence à ranger nos affaires dans le véhicule pour être prêt à partir et sortons la poubelles. Et je fais remarquer à Gianni, que les Coréens ont jetés tout un tas de choses parterre, et ce, depuis hier soir. Une canette, par ci, un gobelet par là, une bouteille plastique, etc. Nous en parlons à Boggey qui en avertit le guide des Coréens, mais sans succès. Au moment de sortir leur poubelle de la yourte, une partie s’envole sans que cela ne les fasse réagir. Aussi bien les remarques de Gianni ou moi, ne les interpellent plus que ça.
La cerise sur le gâteau arrive lorsque l’un d’entre eu décide de se laver les cheveux à un petit réservoir d’eau de cinq litres à peine, destiné à toute la communauté, qu’il va vider en trente secondes. Notre guide va de nouveau se plaindre de leur attitude auprès de son homologue pour qu’ils soient plus respectueux.

Sur ce, nous quittons le camp, en faisant signe au revoir à la famille qui nous a reçu, alignée devant la yourte.

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Après trois heures de route dont une partie sur bitume pour une fois, nous arrivons à Dalanzagdad, petite ville, et capitale du Gobi. Boggey nous propose, de prendre une douche chaude et d’aller aux toilettes, des vrais, dans des sanitaires publics. Ce que nous acceptons tous avec bonheur.

Déjeuner dans un vrai petit resto en ville, ravitaillement habituel dans « les markets » du coin et c’est reparti direction Yolin Am Ice Field valley. Un parc naturel avec au milieu un petit glacier.

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A notre arrivée dans cette petite vallée encaissée, toute entourée de petites montagnes, nous assistons un une course poursuite entre des cavaliers, et un cheval sauvage furieux, qu’ils essayent de regrouper avec le reste du troupeau. Nous croisons tout un tas de petits rongeurs, genres de marmottes, qui à notre vue, poussent de petits cris stridents, pour avertir leur congénères, et se réfugient dans leurs terriers.

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Nous arrivons peu après au bout du chemin qui se resserre de plus en plus, et laisse place à de la glace. Il fait beau, presque chaud, et la glace a commencée à fondre. Nous nous enfonçons de plus en plus loin, en marchant sur la glace, et l’on voit les sillons creusés par l’eau qui ruisselle, jusqu’à faire des crevasses profondes bleutées ou l’eau transparente coule en petites rivières souterraines.

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La dream team

Nous faisons demi-tour sans aller au bout du glacier, qui semble ne pas s’arrêter. Il fait toujours beau, et je discute avec Bogguey quand soudain la glace cède sous nos pieds. Bogguey pousse un cri, et on se rattrape mutuellement.
Heureusement, le bord ne s’est affaissé que de trente centimètres, et nous avons pu sauter sur la terre ferme. Nous rigolons de cette frayeur et continuons à discuter. Nous nous suivons tous sur le chemin de terre quand soudain nous entendons un grondement sourd un peu plus loin. En arrivant au virage une centaine de mètres plus loin, nous constatons que la glace s’est de nouveau effondrée, mais cette fois sur plusieurs mètres de long et deux mètres de profondeur. Précisément là où Ed et moi avions marché à l’aller. Glurps…

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L’effondrement de la glace

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Nous retournons au van, et allons jusqu’à l’entrée du parc pour visiter rapidement un petit musée, ou l’on retrouve toutes les espèces d’animaux de la région. Chèvres, moutons, chevaux, chameaux, aigles, oiseaux diverses, antilopes, et même ours, empaillés mais de façon très artisanale… Deux trois yourtes « shop », vendent des souvenirs faits mains, où nous n’irons pas.

Nous faisons de nouveau cent mètres pour s’arrêter dans un camp de yourte d’une famille nomade. Nous comprenons que ce sera notre bivouac pour la nuit. Nous sommes un peu déconcertés en voyant les environs. Carcasse de voiture derrière les yourtes, déchets ça et là, canapé sur le toit de l’étable, pièces de voiture un peu partout, bref, pas très glamour.
Nous faisons part de notre déception auprès de Bogguey qui nous explique que la famille aurait dû déménager en camp d’été, mais qu’il faisait encore trop froid, etc.

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Du coup, nous partons, tous les quatre, Alex, Gianni, Ed, et moi faire un tour sur la colline avoisinante où se trouve un troupeau de chèvres et moutons, que nous amuserons à regrouper en moins de cinq minutes, (preuves à l’appui).
Après quelques minutes de contemplation du paysage, du haut de la colline nous retournons au camp.

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Initiation à la vie nomade !

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Les 4 fantastiques !

Une fois l’accueil traditionnel de la famille, nous ressortons voir les animaux revenus au camp. Nous passons une bonne demi-heure à rigoler en écoutant les cris des chèvres plus marrant les uns que les autres, et à les voir se chamailler pour monter sur un tonneau qui traîne dans l’étable. S j’avais su qu’on pouvait autant rire avec des chèvres…

Pour le repas, Bogguey nous met à contribution pour la préparation de « dumpling » aux légumes.

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Fabrication des dumpling, aux légumes

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Le résultat ! Hummmm

Ensuite, après le diner, nos voisins de yourte, trois américains, dont Tina, rencontrée plus tôt, nous rejoignent pour discuter au coin de feu.

Vers 23 heures, tout le monde décident d’aller se coucher.

 


Jour 4 : 7 juin

Réveil vers 7 heures. Alex est sortie pour aller aux toilettes et revient toute excitée car il a neigé ! Je sors et constate avec émerveillement que les sommets de la montagne au loin sont recouverts et c’est magnifique. En bas la neige à fondue, mais les chèvres en ont encore un peu sur elles. Et il ne fait pas chaud.

Ed, quant à lui, a profité de la neige toute la nuit… Il y avait une fuite d’eau dans la yourte, au dessus de son lit et son duvet est trempé, et son pantalon aussi. Nous en profiterons pour le vanner toute la journée au sujet de ses incontinences nocturnes.

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Départ pour 180 kms de route mais « off road », c’est à dire que de la piste, et quelle piste !
Après cinq bonnes heures de secousses dans le van. Le climat a changé, la végétation aussi.

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La route vers l’infini

La terre a laissé place au sable, et il ne reste plus que quelques touffes d’herbe ici et là. Il fait chaud, et sur notre gauche est apparu une petite montagne noire que nous longeons. Le kilomètres passent et une petite dune de sable apparait aux pieds de la montagnes. Plus nous avançons, plus la dune grandit, et plus la montagne rétrécit, jusqu’à ce qu’il n’y est plus que du sable. Nous sommes arrivés.
Le camp de yourte est là, cinq yourtes comme neuves. La famille a déménagé il y a peu de temps et le camp est tout propre.

Présentation faite à la famille, nous sortons voir les deux enfants qui jouent dehors. Un petit garçon de sept ans et une petite fille de trois ans. Leurs noms seront tenus secret. (en fait personne ne comprend et ne s’en souviens tellement la prononciation est difficile). Avec Ed nous jouons « à chat » avec eux et ils adorent ça. Au bout d’un moment la petite fille va chercher une bassine en tôle avec une corde au bout, la rapporte au milieu des yourtes, s’assoie dedans et me regarde en souriant…
Je comprends évidemment qu’il faut que je la traine comme dans une luge, sauf que parterre ce sont des cailloux.
Je m’exécute et ça la fait bien rire, elle rit aux éclats, à ne plus pouvoir respirer. Sont frère se joint à nous, et monte aussi dans la bassine. Nous nous relayerons comme ça avec Ed, durant un bon bout de temps.

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Bogguey nous appelle enfin pour déjeuner. Sandwichs saucisson, genre saucisson à l’ail, et rondelles de concombre.
Les enfants nous rejoignent en fin de repas. Nous imitons le cri de la chèvre pour les faire rire, mais nous rigolons tous à notre tour lorsque la petite fille nous imite en faisant le cri de la chèvre à merveille !

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Concours de cri de chèvre !

Nous leur offrons des gâteaux et quelques minutes plus tard, la petite fille me montre quelque chose sur la table avec un petit sourire et un air gêné. je ne comprends pas tout de suite, mais elle me désigne en fait l’assiette ou il reste du saucisson et du concombre. Je lui tends l’assiette et elle se confectionne, délicatement, tout comme son frère, un mini sandwich.
Et cela à deux reprises. Ils sont tellement mignons tous les deux. Malgré leur vêtements un peu crasseux et leur mains sales, ça n’a aucune importance, ils sont gentils, pleins de vie, et souriants. Ils n’ont pas des tonnes de cadeaux à Noël, et on ne leur demande pas ce qu’il désire manger pour les repas, comme les enfants, chez nous. Et c’est très bien. C’est comme ça qu’ils vivent, et il ne se plaignent pas. Ils s’amusent avec un rien, en plein désert, et parfois avec des inconnus comme nous. C’est une belle leçon de vie. C’est génial !

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Vers 16h00, Bogguey nous appelle pour la balade en chameaux. Une heure durant laquelle nous donnons un prénom à chacune de nos montures, moi Doogy, Alex Jaqueline, Jean-claude, etc. Les chameaux marchant presque les uns à côté des autres, et Ed se souviendra de Doogy, mon chameau, qui lui a éternué dessus pendant tout le trajet.

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Moustaches en poil de chameau !

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On aperçoit la superbe dune au loin

Retour au camp vers 17h30 et vers 18h00, diner anticipé car nous avons la dune à gravir juste après.

Dordge nous emmène en van un kilomètre plus loin au pied des dunes. Lui et Boggey nous attendrons jusqu’à notre retour.

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Ce n’est que le début…

C’est parti. Chacun son rythme, Gianni prend tout droit, c’est plus court mais la pente est plus raide. Parfois le sable est dur et ça grimpe bien et parfois, c’est l’inverse et on s’enfonce jusqu’au genou. Il y a un bien un kilomètre à parcourir, avec une pente de 5 degrés au départ pour finir à 45 degrés les derniers cent mètres. La dune fait bien trois cent mètres de haut. Autant dire que l’on va s’arrêter plusieurs fois pour reprendre notre souffle, surtout qu’il fait assez chaud. Gianni arrive le premier et rejoint le seul couple présent en haut. Ed arrive, et enfin nous. Ceux déjà présents en haut, applaudissent ceux qui arrivent, comme pour un exploit en quelque sorte. Et moi qui trouvait la dune du Pilat énorme. Maintenant c’est de la rigolade.

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Ouf, enfin arrivés !

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Le désert derrière la dune

Nous apercevons le van en bas qui semble minuscule dans la steppe.

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Le Van semble bien loin !

Et derrière la dune, un désert avec des centaine de petites dunes. Nous sommes presque sur la plus haute. Le spectacle est somptueux. Maintenant, comme c’était prévu, nous attendrons le coucher de soleil. Il est dix neuf heures, nous avons mis quarante minutes pour monter, et nous devrons attendre 22h30. Une quinzaine de personnes nous rejoind au fur et à mesure, dont les coréens, (encore eux…). Tout le monde applaudira les arrivées. Je donne une bouteille d’eau à un monsieur de 65 ans qui n’en avait pas prit, pour alléger son sac. Il est fou de joie.

Le temps passe et une tempête de sable arrive au loin, et elle arrive sur nous. Nous nous équipons, chèche tout autour du visage, casquette enfoncée sur la tête et lunette de soleil. Ça souffle fort, et le sable fouette dur. Nous sommes sur la crête alors attention de ne pas tomber du côté désert. Mais le vent est dans le bon sens. Gianni a posé sa caméra pour un timelapse. Nous seront les seuls à rester jusqu’au bout pour voir la totalité du coucher de soleil sur les dunes. Les autres ont abandonné.

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Deux oiseaux en pleine tempête

Mais quel spectacle, malgré les nuages c’est superbe. 22h30, nous redescendons car on y voit presque plus rien. Nous pouvons enfin vérifier la théorie de la « singing dune », qui consiste à faire « chanter » le sable du désert lorsque l’on descend en courant. Avec Alex nous dévalons la pente et constatons effectivement que la dune se met à gronder sous nos pieds, comme un cri rauque du fond des abîmes.

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Nous retrouvons Boggey et Dordge au van et retour au camp.

Demain, au programme, les Red Cliffs et camping sauvage…


6 Responses

  1. Le Roy Yvonne dit :

    Quelles merveilleuses photos, vos commentaires sont toujours aussi agréables à lire.
    Merci de nous faire partager ces beaux moments.
    Bises
    Tata Yvonne

  2. bellemere dit :

    j’adore
    superbe
    on entends le silence

    bravo

  3. Mike dit :

    Je suis très heureux de pouvoir dire que les ‘incontinences’ n’ont durées qu’une nuit!!!

    Merci pour me faire sourire et rire lisant vos commentaires.

    J’espère que vous aimez le Japon!

    Ed/Mike

    • FreeAs2Birds dit :

      Gooday Mike ! Did you listen to the sounds included in the page ?

      We just started discovering Japan and it’s quieter than China !
      But it’s seems good.

      Where are you now ? Thanks to read our news !
      Mike and mikette

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