Mongolie

Gengis Khan nous voilà ! (épisode1)

12 Juin , 2015  

Auteur : Laurent /

6h00, le réveil sonne, on saute du lit.
Je prépare deux cafés, nos sacs sont prêts, on décolle. L’anglais John est levé il part pour le même endroit,
mais en train. Deux fois plus cher que nous et 15 heures de train.
Nous disons au revoir à Alexandra de la réception qui parle un peu Français, qui nous réponds, «bon voyagé ».

Nous descendons la rue déserte, il fait frais mais pas froid. Le ciel est bleu. On a un kilomètre à faire jusqu’à la gare de bus, dans cette grande avenue qui descend.

Le parking est plein de minibus, et heureusement, pour Oulan-bator, nous avons le droit à un grand car assez moderne.
Nous croisons un groupe de Québécois qui montent dedans avec nous, avec qui nous échangeons quelques mots en Français. Ca change.

Le chauffeur klaxonne et on démarre. Très vite le paysage change dès la sortie de la ville, cela devient plus désertique.
La ville comptait déjà beaucoup de visages mongols, mais là, on ne se croit déjà plus en Russie.

Après environ trois heures de route, où les paysages alternent entre désert, et forêts de pins comme dans l’arrière pays provençal, nous arrivons à la frontière russe. Cette fois cela se passe assez vite. Ils sont peut être plus rapides, quand il s’agit de nous laisser sortir… Bref, un sourire devant la douanière pour vérifier si je ressemble bien à la photo, et elle me lance un « dasvidanié ».

Nous remontons dans le car pour faire deux cent mètres, et cette fois on entre en territoire Mongol. C’est tout de suite plus cool. « c’est votre première fois en mongolie ? ». Je réponds « Oui », elle regarde le formulaire d’immigration, et bam le tampon du pays. Bienvenue en Mongolie.

Notre chauffeur fait une halte juste derrière la frontière devant un hôtel désaffecté. L’enseigne est encore présente : « Altan plaza ». Les fenêtres sont cassées, des rideaux volent au vent, mais il y a des affaires à certains balcons, qui donnent l’impression qu’il est squatté.

Je demande au chauffeur pourquoi cet arrêt, il me réponds : « pause déjeuner, une heure ». On entre par curiosité dans le hall, et effectivement il est en ruines. Il n’y a en fait qu’une salle en bas vaguement aménagée en « restaurant ». On ressort et décidons de s’asseoir sur un muret au soleil pour se délecter d’une tartine de pain confiture.

Notre car, durant la pause déjeuner

Notre car, durant la pause déjeuner

Un homme nous demande si on veut faire du change, Roubles contre Tugrik, la monnaie locale et une femme veut nous vendre des cartes sim. Nous déclinons, on verra ça plus tard, et on sait bien que le change à la sauvette n’est pas en notre faveur. Après ces trois heures passées, entre frontières et pause déj, nous repartons.

Nous essayons de dormir dans le car, mais, entre la musique Mongol à fond, et la route défoncée, c’est pas facile… Le travail du chauffeur, quant à lui, consiste à éviter les trous comme il peut, soit en roulant à gauche, soit en roulant sur le bas côté en terre. Le second chauffeur essaye de nous mettre le film « Forest Gump » en anglais commenté en Mongol, sur la grande télé devant le pare-brise, mais avec les secousses, il le remet à quatre reprises avant d’abandonner, sans que nous ayons vu la fin.

Le paysage sur la route est magnifique, nous sommes en terre Mongole. Les images que l’ont a toujours vu à la télé.
De grandes plaines arides où rien ne pousse, des petites montagnes à perte de vue qui changent de couleurs avec l’ombre des nuages, et se teintent en noir. Le soleil illumine ces territoires. Et là, un peu partout au loin, on distingue les fameuses Yourtes, et les cavaliers à cheval en habits traditionnels, qui rassemblent leurs troupeaux.

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Des immenses troupeaux de chevaux, de moutons, et de chèvres, parfois tous mélangés, essayent de brouter ce qu’ils peuvent tellement le sol est sec.
De temps en temps, le chauffeur doit ralentir pour se frayer un chemin en klaxonnant le un troupeau qui traverse la route.

Gros point noir, les abords de la route sont jonchés de détritus. Bouteilles et sacs plastique, pièces de voitures, etc. Malheureusement, avec le vent, tout ça se retrouve à des kilomètres dans la steppe…quel dommage. C’est ainsi que l’on voit les animaux au bord des routes qui tentent de se nourrir dans toutes ces ordures.

Le car continue sa route, lorsque soudain, celle-ci est barrée pour cause de travaux. Nous sommes en plein désert, et la seule déviation mise en place, est une piste « raclée » dans la steppe. Les immenses nuages de poussière que nous voyions au loin, étaient en fait tous les véhicules sur cette piste.

Le "Paris-Dakar", avec un car de 20 tonnes

Le « Paris-Dakar », avec un car de 20 tonnes

Je regarde le second chauffeur à côté de moi, en lui signifiant « on ne va pas rouler là dedans ? ».
Il me fait signe, « si, si pas de problème ». On se croirait sur une piste du Paris-Dakar.
Du sable, de la poussière, des trous énormes, et en plus on ne voit rien vu les nuages soulevés par les véhicules devant nous.

Il s’engage et c’est parti pour une demi-heure comme ça, on croise de près des voitures, des cars, des énormes semi-remorques, et on passe par miracle dans les trous, le car se penche dangereusement, il cogne, on se croirait dans « les routes de l’extrême », heureusement qu’il ne pleut pas.
La vraie route revient enfin, et on est quand même soulagé. Le chauffeur s’arrête pour vider le filtre à air du car saturé de poussière.

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Nous arrivons enfin, Oulan-bator est en vue, après douze heures de car et vingt arrêts, pour diverses raisons.
Face à nous le centre ville. Au dessus, on distingue un énorme nuage de pollution, dû aux fumées des usines. Il paraît qu’Oulan-batour est la deuxième ville la plus polluée au monde…

Sur les côtés, gauche et droite, à perte de vue dans les collines, des yourtes et de petites maisons aux toits colorés, bleu, rouge, orange.
Beaucoup d’éleveurs nomades, et tous ceux qui ont tentés de rejoindre la ville pour trouver du travail, souvent en vain, vivent là-bas, ce qui donne des sortes de « favelas » façon Mongol…

Le car s’approche d’un parking, sur le côté de la route, c’est la pagaille. Il y a des voitures partout, garées n’importe comment, ça klaxonne, c’est plein de monde. Le car se fraye un chemin, et arrive à se garer.

A ce moment, avec Alex, on se dit : « comment va t’on faire pour retrouver notre guest house dans cette ville, sans plan ? »
Au pire, on prendra un taxi. Mais il n’y a pas de taxi dans cette ville…

On sort nos sacs à dos de la soute, on va sur le trottoir, et on dit au revoir aux Québécois. Il est 20h30.
Soudain, on voit un mongol costaud, crâne chauve, qui nous sourit, et sur sa pancarte verte est écrit :
« Sunpath Mongolia ». La guest house nous a envoyé un chauffeur.
Nous poussons un ouf de soulagement.

Le chauffeur démarre dans la pollution ambiante, et dans notre premier bouchon en Mongolie…

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3 Responses

  1. Mamounette dit :

    Bonjour ou bonsoir les Oiseaux,
    Après de telles routes, vous pouvez dès à présent, vous inscrire au Paris-Dakar pour les ergs et regs d’Amérique du Sud : en buggy pour changer du car.
    Maintenant, vous pouvez prendre une bonne douche et vous reposer dans le tout confort des yourtes

    Gros, gros bisous
    Pensez, avec l’heure du départ à mettre la date.

  2. LE ROY Frédérique dit :

    Coucou les oiseaux, cool le car au moins tu es sur de regarder le paysage tu n’as pas envie de dormir. (tu ne peux pas dormir). Beau le paysage, moi à l’instant ou j’écris il est 9h10 on est vendredi 12 juin et je travail, enfin je vous écrit aussi sur mon facebook. Nous il fait lourd, orage et soleil. La Normandie en juin. Thomas passe en second générale et elsa a trouvé un job d’été en maison de retraite à sotteville les rouen. Nous n’avons pas pu manger de cerise cette année envahie par les oiseaux, il ont tout bouffé. Je vais travaillé gros bisous les free birds et à bientôt. frede

  3. Hélène dit :

    Merci beaucoup pour ces moments extraordinaires qui me changent radicalement de mon quotidien …à ce propos Laurent, l’eau stagne encore dans le bac de machine à laver (hihihi) mais je crois que ça vient de l’assouplissant ….trop compact ! désolée de vous faire revenir sur terre aussi brutalement !!
    Bonne continuation et continuez à nous faire rêver !!
    A bientôt
    Hélène

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